Et si vous laissiez tomber la perfection ?

Pour celles et ceux qui veulent avancer sans se laisser freiner par une exigence irréaliste.

BOÎTE À DÉCLICS

Caroline Morinière

7/21/20253 min temps de lecture

Pendant longtemps, j’ai cru que la perfection, c’était un must. Que ce soit dans mon travail, mes relations ou l’organisation de mon planning. Chaque mail devait être relu dix fois. Chaque projet devait être abouti à la virgule près. Chaque détail comptait. Et moi, je devais tout gérer… sans jamais faillir.

Jusqu’au jour où j’ai compris que cette quête impossible me vidait de mon énergie, m’empêchait d’oser et me laissait un goût amer d’insatisfaction permanente.

Mais pourquoi cherche-t-on à être parfait(e) ?

Cette pression de la perfection ne tombe pas du ciel. Elle se nourrit de nos peurs : peur d’être jugé(e), de décevoir, de perdre le contrôle ou de ne pas être “à la hauteur”.
Elle prend racine dans notre éducation (“fais bien les choses”, “sois sage”, “n’oublie rien”), puis se renforce dans nos vies professionnelles, où l’erreur est souvent perçue comme un échec plutôt que comme une occasion d’apprendre.

Alors, on anticipe, on corrige, on contrôle, on recommence. Et on s’épuise à vouloir tout maîtriser. Parce qu’au fond, on confond faire bien et faire parfaitement.

Les effets (très réels) de cette quête impossible

Le perfectionnisme n’est pas une qualité discrète : il prend beaucoup de place. Il freine, il fatigue, il bloque.
Il pousse à procrastiner (“je ne commence pas tant que je ne suis pas sûr(e) que ce sera parfait”), à douter de soi en permanence, à avoir du mal à déléguer… et surtout, à ne jamais savourer pleinement ce qu’on accomplit. Parce qu’on voit toujours ce qui aurait pu être mieux.

Et plus on avance dans cette logique, plus on s’éloigne de la joie simple d’agir, d’essayer, de créer, de partager.

Et si la perfection n’existait pas ?

Ce que j’ai fini par comprendre, c’est que la perfection n’est pas un objectif, c’est une illusion. Elle est mouvante, subjective, et le plus souvent inatteignable.
Ce qui est “parfait” pour l’un(e) ne le sera pas pour l’autre. Et vouloir y parvenir à tout prix, c’est parfois renoncer à l’essentiel : être soi, avec ses forces, ses limites, ses maladresses… et sa richesse.

Quelques pistes pour lâcher prise (sans tout lâcher)

🟣 Remplacer “parfait” par “suffisamment bien” : un document relu deux fois, c’est déjà bien. Il sera peut-être imparfait, mais il existera.

🟣 Accepter les 80 % : mieux vaut un projet terminé à 80 % qu’une idée brillante qui reste dans un tiroir.

🟣 Faire la paix avec l’erreur : on apprend rarement en faisant tout juste du premier coup. L’échec n’existe pas, c’est juste une expérience qui offre un terrain fertile pour progresser, même si ça gratte un peu…

🟣 Reconnaître ses efforts, pas seulement ses résultats : parfois, continuer à avancer malgré les doutes est déjà une victoire.

🟣 Se demander : “Et si ce que j’ai fait était déjà suffisant?”
Et écouter la réponse, surtout si elle fait du bien.

Conclusion

Lâcher la perfection, ce n’est pas renoncer à bien faire. C’est choisir d’avancer, d’apprendre, d’oser… sans se laisser freiner par une exigence irréaliste.
C’est se rappeler que le plus important, ce n’est pas d’être parfait(e), mais d’être en chemin.

Alors, et si vous laissiez tomber la perfection… juste pour voir ce que ça fait ?

“Mieux vaut fait que parfait.” — Proverbe moderne qui sauve des vies (et des nuits).

Petit quizz bonus : Etes-vous perfectionniste ?

  • Vous relisez toujours vos mails plusieurs fois avant d’appuyer sur “envoyer” ?

  • Vous repoussez certains projets car “ce n’est pas prêt” ?

  • Vous avez du mal à déléguer ?

  • Vous êtes souvent déçu(e) de votre travail, même quand on vous félicite ?

  • Vous ressentez beaucoup de pression à tout bien faire ?

→ Si vous avez répondu oui à 3 réponses ou plus… il est peut-être temps de laisser tomber la perfection!