Sortir des schémas toxiques : un chemin vers soi

Certaines relations nous blessent... mais elles nous révèlent aussi, lorsqu'on s'autorise à les regarder autrement.

INTROSPECTION

Caroline Morinière

4/12/20252 min temps de lecture

« Toxique ». C’est un peu le mot à la mode en ce moment. Je me sens mal au travail, c’est forcément à cause de ce manager ou de ce collègue toxique. Je me sens mal dans mon couple, c’est forcément que mon / ma partenaire est toxique (voire même dans la catégorie des pervers narcissiques). Mon père, ma mère, ma fratrie (peu importe quel rôle il ou elle occupe dans mon arbre généalogique), me rend complètement dingue, m’empêche de vivre ma vie comme je l’entends !

Loin de cette personne, je respire !!!

Et si ce n’était pas cette personne qui était toxique en soi, mais la relation que vous entretenez avec elle ? Si cette relation était juste le fruit de la rencontre explosive entre vos propres blessures et celles de l’autre ? Ca pique un peu-beaucoup de se dire cela, surtout quand on a subi des injustices, des violences verbales, psychologiques, voire physiques bien réelles. Mais cela changerait pas mal de choses, vous ne trouvez pas ?

Si je vous dis ça, c’est parce que j’ai moi-même longtemps côtoyé toutes sortes de personnes que je qualifiais de « toxiques ». Dans mon boulot ou dans mes relations amoureuses et familiales. J’ai vécu des chocs émotionnels et des traumatismes dont je pensais ne jamais pouvoir me relever.

Il m’a fallu du temps, beaucoup de temps et beaucoup de travail sur moi-même pour que je parvienne à transformer mon regard sur toutes ces situations qui m’ont bien souvent fait vivre l’enfer. Libérer les blessures du passé, prendre conscience du rôle que j’avais pu jouer à mon insu dans toutes ces relations, reprendre la responsabilité de mes émotions, et surtout apprendre à m’aimer.

Car tant que cette prise de conscience n’est pas faite, tant qu’on voit l’autre uniquement comme la personne toxique qui est la cause de tous nos maux, on reste dans un rôle de victime qui nous enferme. Alors oui c’est vrai, dans ces cas-là, la seule option est de couper les ponts avec cette personne. Il faut se protéger en premier lieu, c’est une question de survie psychique, voire physique. Mais quand le danger est éloigné, il est temps de plonger en soi pour comprendre ce qui s’est joué et guérir ce qui doit l’être. A défaut de faire ce travail sur soi, on s’expose à rejouer sans fin le même scénario avec d’autres acteurs.

La vie est bien faite finalement, car ce sont souvent ces expériences relationnelles déchirantes qui nous font le plus grandir et évoluer. Je dis souvent que la vie c’est comme l’école ! A une différence près : à l’école, on apprend ses leçons et puis on a un contrôle, alors que la vie nous balance le contrôle sans préparation. A nous ensuite d’en tirer les leçons, ou pas…

Et vous, vous en pensez quoi ?